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I need french lovepoems?

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I need french lovepoems?

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3 ANSWERS


  1. L'Éternelle Chanson

    Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille

    Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs,

    Au mois de mai, dans le jardin qui s'ensoleille,

    Nous irons réchauffer nos vieux membres tremblants.

    Comme le renouveau mettra nos coeurs en fête,

    Nous nous croirons encor de jeunes amoureux ;

    Et je te sourirai tout en branlant la tête,

    Et nous ferons un couple adorable de vieux.

    Nous nous regarderons assis sous notre treille,

    Avec de petits yeux attendris et brillants,

    Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille,

    Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs.

    Sur notre banc ami, tout verdâtre de mousse,

    Sur le banc d'autrefois nous reviendrons causer.

    Nous aurons une joie attendrie et très douce,

    La phrase finissant souvent par un baiser.

    Combien de fois jadis j'ai pu dire : "Je t'aime !"

    Alors avec grand soin nous le recompterons :

    Nous nous ressouviendrons de mille choses, même

    De petits riens exquis dont nous radoterons.

    Un rayon descendra, d'une caresse douce,

    Parmi nos cheveux blancs, tout rose se poser,

    Quand sur notre vieux banc, tout verdâtre de mousse,

    Sur le banc d'autrefois nous reviendrons causer.

    Et comme chaque jour je t'aime davantage,

    Aujourd'h*i plus qu'hier et bien moins que demain,

    Qu'importeront alors les rides du visage ?

    Mon amour se fera plus grave et plus serein.

    Songe que tous les jours des souvenirs s'entassent ;

    Mes souvenirs à moi seront aussi les tiens :

    Ces communs souvenirs toujours plus nous enlacent

    Et sans cesse entre nous tissent d'autres liens.

    C'est vrai, nous serons vieux, très vieux, faiblis par l'âge,

    Mais plus fort chaque jour je serrerai ta main,

    Car vois-tu, chaque jour je t'aime davantage,

    Aujourd'h*i plus qu'hier et bien moins que demain.

    Et de ce cher amour qui passe comme un rêve

    Je veux tout conserver dans le fond de mon coeur :

    Retenir, s'il se peut, l'impression trop brève

    Pour la ressavourer plus tard avec lenteur.

    J'enfouis tout ce qui vient de lui comme un avare,

    Thésaurisant avec ardeur pour mes vieux jours :

    Je serai riche alors d'une richesse rare :

    J'aurai gardé tout l'or de mes jeunes amours !

    Ainsi de ce passé de bonheur qui s'achève

    Ma mémoire parfois me rendra la douceur ;

    Et de ce cher amour qui passe comme un rêve

    J'aurai tout conservé dans le fond de mon coeur.

    Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille,

    Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs,

    Au mois de mai, dans le jardin qui s'ensoleille,

    Nous irons réchauffer nos vieux membres tremblants.

    Comme le renouveau mettra nos coeurs en fête,

    Nous nous croirons encore aux jours heureux d'antan,

    Et je te sourirai tout en branlant la tête,

    Et tu me parleras d'amour en chevrotant.

    Nous nous regarderons, assis sous notre treille,

    Avec de petits yeux attendris et brillants,

    Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille,

    Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs.

    - Rosemonde Gérard -


  2. A Une Femme

    Enfant! si j'étais roi, je donnerais l'empire,

    Et mon char, et mon sceptre, et mon peuple à genoux,

    Et ma couronne d'or, et mes bains de porphyre,

    Et mes flottes, à qui la mer ne peut suffire,

    Pour un regard de vous!

    Si j'étais Dieu, la terre et l'air avec les ondes,

    Les anges, les démons courbés devant ma loi,

    Et le profond chaos aux entrailles fécondes,

    L'éternité, l'espace, et les cieux, et les mondes,

    Pour un baiser de toi!

    Victor Hugo (1802-1885)

  3. Aragon,Les Yeux d'Elsa

      

    Tes yeux sont si profonds qu'en me penchant pour boire

    J'ai vu tous les soleils y venir se mirer

    S'y jeter à mourir tous les désespérés

    Tes yeux sont si profonds que j'y perds la mémoire

    À l'ombre des oiseaux c'est l'océan troublé

    Puis le beau temps soudain se lève et tes yeux changent

    L'été taille la nue au tablier des anges

    Le ciel n'est jamais bleu comme il l'est sur les blés

    Les vents chassent en vain les chagrins de l'azur

    Tes yeux plus clairs que lui lorsqu'une larme y luit

    Tes yeux rendent jaloux le ciel d'après la pluie

    Le verre n'est jamais si bleu qu'à sa brisure

    Mère des Sept douleurs ô lumière mouillée

    Sept glaives ont percé le prisme des couleurs

    Le jour est plus poignant qui point entre les pleurs

    L'iris troué de moir plus bleu d'être endeuillé

    Tes yeux dans le malheur ouvrent la double brèche

    Par où se reproduit le miracle des Rois

    Lorsque le coeur battant ils virent tous les trois

    Le manteau de Marie accroché dans la crèche

    Une bouche suffit au mois de Mai des mots

    Pour toutes les chansons et pour tous les hélas

    Trop peu d'un firmament pour des millions d'astres

    Il leur fallait tes yeux et leurs secrets gémeaux

    L'enfant accaparé par les belles images

    Écarquille les siens moins démesurément

    Quand tu fais les grands yeux je ne sais si tu mens

    On dirait que l'averse ouvre des fleurs sauvages

    Cachent-ils des éclairs dans cette lavande où

    Des insectes défont leurs amours violentes

    Je suis pris au filet des étoiles filantes

    Comme un marin qui meurt en mer en plein mois d'août

    J'ai retiré ce radium de la pechblende

    Et j'ai brûlé mes doigts à ce feu défendu

    Ô paradis cent fois retrouvé reperdu

    Tes yeux sont mon Pérou ma Golconde mes Indes

    Il advint qu'un beau soir l'univers se brisa

    Sur des récifs que les naufrageurs enflammèrent

    Moi je voyais briller au-dessus de la mer

    Les yeux d'Elsa les yeux d'Elsa les yeux d'Elsa

    Louis Aragon

    http://www.kirjasto.sci.fi/aragon.htm

    L'Invitation au Voyage

    Charles Baudelaire

    (Charles Baudelaire to his creole love)

    Mon enfant, ma soeur,

    Songe à la douceur,

    D'aller là-bas, vivre ensemble!

    Aimer à loisir,

    Aimer et mourir,

    Au pays qui te ressemble!

    Les soleils mouillés,

    De ces ciels brouillés,

    Pour mon esprit ont les charmes,

    Si mystérieux,

    De tes traîtres yeux,

    Brillant à travers leurs larmes.

    Là, tout n'est qu'ordre et beauté,

    Luxe, calme et volupté.

    Des meubles luisants,

    Polis par les ans,

    Décoreraient notre chambre;

    Les plus rares fleurs

    Mêlant leurs odeurs

    Aux vagues senteurs de l'ambre,

    Les riches plafonds,

    Les miroirs profonds,

    La splendeur orientale,

    Tout y parlerait

    A l'âme en secret

    Sa douce langue natale.

    Là, tout n'est qu'ordre et beauté,

    Luxe,calme et volupté.

    Vois sur ces canaux

    Dormir ces vaisseaux

    Dont l'humeur est vagabonde;

    C'est pour assouvir

    Ton moindre désir

    Qu'ils viennent du bout du monde.

    --Les soleils couchants

    Revêtent les champs

    Les canaux, la ville entière

    D'hyacinthe et d'or;

    Le monde s'endort

    Dans une chaude lumière

    Là, tout n'est qu'ordre et beauté,

    Luxe, calme et volupté.

    Charles Baudelaire to a creole lady...

    http://www.cyberminstrel-poetry.com/creo...

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